Le berceau est le cœur de
la périnatalité. Lorsqu'il est vide, c'est
une part essentielle de l'existence qui vacille. Cet enfant,
mort avant d'être né, qui n'est plus ni dedans
ni dehors, quel est-il ? Un bébé, un fœtus, un
rien ? Pour l'état civil tout dépend de son terme,
de son poids et de sa viabilité. Et ces pères
et mères sans bébé, qui sont-ils maintenant
? Cet enfant dont ils ont rêvé, qu'ils ont vu à
l'échographie, qu'ils ont senti bouger leur conférait
un statut de parents. Tout cela peut-il être gommé
par la mort de l'enfant ? Quelle part les enfants aînés,
les grands-parents prennent-ils dans ce drame ? Quel rôle
joue l'équipe soignante toujours présente dans
ces moments-là ? Comment le psychanalyste va-t-il pouvoir
accueillir, soutenir ces parents et les aider à explorer
les zones archaïques de leur psychisme reconvoquées
par cet événement traumatique ? L'auteur témoigne
dans cet ouvrage de l'étendue insoupçonnée
des ravages provoqués par la mort d'un fœtus ou d'un
tout jeune bébé. Elle y décrit son
travail de psychiatre et d'analyste au sein d'une équipe
pluridisciplinaire à l'Institut de puériculture
et de périnatalogie de Paris. Ce livre, fruit d'une
longue réflexion sans cesse en éveil, montre que
la perte d'un fœtus ou d'un bébé n'est pas seulement
une fin de vie et, qu'avec l'écoute, la patience et l'humanité
du psychanalyste, ce drame peut se transmuer en une nouvelle
dynamique. Cela ne peut se faire sans un échange
vif et constructif avec les équipes toujours présentes.
Autant de valeurs qui échappent peut-être à
l'air du temps mais qu'il est urgent de maintenir, voire de
retrouver.
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