A Eric, décédé 5 heures après sa naissance, le 24 juin 1970 à 24 semaines de gestations.
…. Tu aurais 31 ans aujourd’hui ! …
Le 24 juin 2001
Après la mort d’un fils
Tout autour de moi la nuit tombe …
Comme je suis bien dans la pénombre
Où mes pensées vont et viennent :
J’attends que mon Claude revienne !
Je laisse là, mes habitudes
Et, seule avec la solitude,
J’essaie, mon fils de te « trouver ».
Bien lasse de cette grande journée,
C’est vers toi, mon enfant chéri
Que de suite, vogue mon esprit.
Que le rêve surpasse un instant
Et que, pour un petit moment,
Je puisse te prendre dans mes bras
Et t’entendre, murmurer : pa-pa !
Laisse moi pour un temps encore
Te serrer, t’embrasser très fort,
Te bercer et te cajoler..
M’extasier de toi, mon bébé ! !..
Non ! Non !.. Cruelle réalité
Tu viens trop vite me réveiller !
Me voilà toute seule désœuvrée
Par ce rêve qui n’est … plus vrai !
C’est avec le cœur TROP serré
Que je vois cet amour…s’envoler…
Mon ange, mon fils, mon tout petit,
Toi qui trop vite est « reparti »,
Tu ne connaîtras pas la guerre,
Ni le mal, ni la misère.
Tu ne verras pas la beuv’rie
Tu n’auras jamais de soucis,
Tu ne seras jamais déçu,
Toi que l’on a TANT attendu,
Toi, que j’ai à peine connu :
Si peu, si vite, nous t’avons vu !
Eric, ton court passage sur terre
Nous peine, mais aussi nous rend fiers :
Car c’est bien toi qui en naissant
Nous a fait devenir…parents.
Grâce à toi, mon fils, maintenant
Nous sommes papa et maman.
Oui ! tu laisses deux cœurs meurtris,
Mais d’un coup, tu nous as « mûris ».
Tu nous as rapprochés aussi,
Nous te disons un grand merci !
Fils, tu as payé de ta vie
Notre amour, plus fort, plus uni !
Tu es au ciel un petit ange.
Permets que, couches, pointes au langes,
Chaussons, draps, Bonnets ou brassières
Servent très vite au petit frère.
Que toute la layette préparée
Vétisse un autre nouveau-né...
Tu resteras TOUJOURS l’aîné,
Et tu seras toujours aimé !
Mon Dieu comme il vient vite le soir !
Autour de moi, c’est la nuit noire,
Mais mon Claude qui vient de rentrer
A vivement tout éclairé.
Dans mon cœur, mon âme de maman,
Souvenir…, tu resteras longtemps
Bernadette SENÉ
Poème écrit
Le 28 août 1970
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