Etat civil et déclaration d'un enfant né sans vie

Je témoigne avec la "double casquette" : parent endeuillé et officier de l'état civil.

Le 30 mars 2002, on nous a annoncé que notre bébé était mort in utero.

Le 1er juillet 2002, j'intégrais mes fonctions en qualité de responsable du service de l'état civil d'une mairie qui enregistre plus de 2000 naissances par an.

Inutile de dire quelle douleur je ressens à chaque fois qu'un enfant sans vie est déclaré auprès de nos services. C'est une véritable déchirure. Je voudrais tellement pouvoir aider ceux et celles qui rencontrent la même peine que moi...

Lorsque les parents sont mariés, et si l'enfant "rentre dans les critères" (quelle horreur !...) de la loi, aucun problème ne se pose pour son inscription sur le livret de famille de ses parents.

La difficulté apparaît lorsque les parents ne sont pas mariés...

En effet, nous nous battons pour que les parents reconnaissent leur enfant avant la naissance, au cas où... Et puis l'enfant sans vie apparaît et nous leur disons que nous ne pouvons pas délivrer de livret de famille s'il s'agit d'un premier enfant... Et qu'il ne portera qu'un ou plusieurs prénoms ... L'incompréhension des parents est terrible, et tellement justifiée, surtout lorsque vous avez vous-mêmes connu ce drame...

Le seul "conseil" que j'oserais donner est que le père de l'enfant vienne faire la déclaration d'enfant sans vie et signer les registres. Ceci permet que son nom figure "au moins" sur l'acte de l'état civil et par la suite, si un autre enfant naît du même couple, le premier enfant pourra enfin figurer sur le livret de famille de ses parents à la place qui est la sienne....

Ceci est dramatique et tellement difficile à expliquer à des parents qui viennent de tout perdre...

Je ne peux rien rajouter d'autre.

Marie-Jo, mai 2005

e-mail : famille.I.garin@wanadoo.fr

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