Hélène, maman de Coline

 

 

Le 26 décembre 2005, le lendemain de Noël, ma fille (mon premier enfant)  est morte dans mon ventre à 23h00. J’en étais à 23 semaines ce mardi quand j’ai commencé à avoir des pertes de sang dans l’après-midi. Mon ami m’a emmenée à la clinique et en arrivant je perdais du sang abondamment et j’avais des contractions violentes. Le gynécologue affolé de me voir saigner autant m’a tout de suite hospitalisée et mise sous perfusions. En fin de journée, les contractions s’étaient calmées et l’hémorragie avait quasiment cessé. Pourtant, dans la nuit, l’hémorragie a repris et après une heure d’attente, le gynécologue a amené le monitoring. Pendant de longues minutes silencieuses il a cherché et ces minutes gravées dans ma mémoire reviennent me hanter constamment. Suite à ma dernière hémorragie, j’avais senti ma fille se retourner dans mon ventre et se débattre comme pour résister. Je savais que tout était fini et au bout d’un certain de temps, on nous a annoncé que la grossesse n’évoluait plus. Mon ami a alors demandé : « Ce qui veut dire ? » et le gynécologue a répondu : « Je ne perçois plus les battements de cœur ». Mon bébé avait cessé de vivre en moi, le monde s’est effondré. Cette petite fille que nous attendions tant et qui avait comblé plus de cinq mois de notre vie, nous ne la verrions pas vivre et grandir. Pourquoi ? C’est la seule question qui revenait. Pendant toute la grossesse tout se déroulait bien et, encore deux semaines auparavant, à l’échographie où nous avions appris que j’attendais une fille, tout allait pour le mieux.

 

J’ai été transférée dans la nuit à l’hôpital, le gynécologue craignant que l’hémorragie ne reprenne. J’étais dans un état semi- conscient pendant toutes les heures qui ont suivi : toute la nuit et le lendemain matin, la sage-femme m’a faite attendre dans un chambre. Il fallait que les contractions reprennent pour que je puisse accoucher de ma fille. Et c’est à 10h30 que j’ai accouché sous péridurale de mon bébé, mon premier enfant. Après ces longues heures douloureuses, j’ai porté dans mes bras ma fille, si grande et si belle déjà. On l’a appelée Coline et nous avons longuement pleuré en la regardant. Ce sentiment d’être maman était alors si fort que c’est avec déchirement que j’ai vu la sage-femme repartir avec Coline.

 

Nous avons enterré Coline le 9 janvier et je lui ai dédié ce poème :

 

 

Si vite arrivée

Trop tôt repartie

La vie nous a donné

La vie nous a repris

Notre ange à jamais

Notre ange si petit

 

Tu as filé telle une étoile

Partie en d’autres contrées

Nous laissant désespérés,

Faut-il baisser le voile ?

 

Mais ton amour nous transporte

Chaque jour nous emplit

C’est pour toi que l’on porte

Le fardeau de la vie.

 

Ce prénom qu’on t’a donné

C’est Coline à jamais

Et là où tu es

Que tu reposes en paix.

 

 

Depuis qu’elle nous a quittés, on essaie, son papa et moi de survivre malgré toutes ces incompréhensions qui restent. Nous ne savons toujours pas ce qui a déclenché aussi soudainement et violemment l’hémorragie. Notre bébé et mon placenta ont été envoyés pour une autopsie et nous devrions avoir les résultats fin février. J’essaie de ne pas trop y penser et cela me ronge de me dire que tout cela est arrivé si vite sans signe, sans préavis. Le choc est immense et c’est jour après jour que nous essayons de nous relever.

 

Merci à votre association d’exister et de nous entendre, nous mamans qui portons notre bébé dans notre cœur mais plus jamais dans nos bras.

 

 

Hélène,, février 2006

email : hmunsch@tiscali.fr

 

 

 

 

 

 

  arrow04a.gif Retour liste des poèmes/lettres/récits/dessins

arrow02a.gif Retour page d'accueil