Julie, l'enfant qui ne devait pas vivre

Fin août 2000, résultat de la prise de sang : j'attends mon premier bébé !

Quelle magnifique nouvelle ! De suite, je prends rendez-vous chez mon gynéco : rendez-vous pris pour la 12^ème semaine d’aménorrhée. Je suis… Non… Nous sommes impatients d'y être.

Ca y est ! Le jour J : Première échographie… Le gynécologue regarde son écran et ne dit rien... Et là... Ce qu'aucun parent ne veut entendre : «Il y a un problème, la nuque est épaisse…» Alors, il me propose l'amniocentèse. J'ai, bien sûr, fait le test des marqueurs sériques HT21 (ouf ! tout va bien). Le prélèvement se passe très bien, je vois mon bébé. D'après la sage-femme, c'est une petite fille...

Des semaines d'attente interminables... un midi, juste après le repas, le téléphone sonne. C'est le gynécologue : «Madame ..., j'ai vos résultats, il faudrait passer rapidement à mon cabinet, c'est malheureusement ce que je pensais.» Là, tout s'écroule ! Ce n’est pas possible, pas mon bébé, pas nous, pourquoi ? ...

Dès le lendemain matin, nous allons chez le gynécologue qui nous annonce que notre bébé n'est pas viable (trisomie 13)… «Il faut procéder à une interruption thérapeutique de grossesse... » Décision prise sans avoir à réfléchir : même si je décide de la garder, de mener à terme ma grossesse, ma petite fille ne vivra pas.

Je rentre à l'hôpital le 25 décembre au soir ... une nuit affreuse. La journée du 26, douloureuse physiquement et moralement… En fin d'après-midi, la poche des eaux se rompt, on m'emmène au bloc… Une attente et des contractions interminables... et puis plus rien, le trou noir... «Mon bébé, mon bébé, on m'a pris mon bébé»... Dans le gaz, je réclame mon mari, je me réveille, il est là, nous restons un moment tous les deux puis on me ramène dans ma chambre... La nuit qui suit… N’en parlons pas !

On m’a dit qu’un psychologue devait venir me voir… J’attends encore ! J’en aurais certainement eu besoin… Mais personne n’est venu... Heureusement, le personnel qui était là à ce moment a été exceptionnel !

Avant de rentrer chez moi, j’ai demandé au gynécologue le sexe de mon bébé. J’ai eu confirmation : c’était bien une fille.

J’avais une autre question à poser, mais je n’ai pas osé ;  Je me la pose toujours : qu’a-t-on fait de mon enfant ? J’ai accouché avant les 22 semaines d’aménorrhées, donc je n’ai pas pu reconnaître mon premier enfant.

Depuis, nous sommes parents d’un petit garçon magnifique qui est né en novembre 2001. Lorsque j’ai récupéré mon livret de famille et que j’ai lu : «Premier enfant : … sexe masculin », ça m’a fait mal. Pour moi, mon premier enfant est né mort le 26.12.2000…

Je tiens tout de même à remercier mon gynécologue (je ne peux pas donner son nom, mais je me charge de lui faire de la publicité quand l’occasion m’est donnée) qui a été (et qui est toujours) fabuleux : Dr … MERCI ! Merci aussi à toute l’équipe qui était là ce 26 décembre (et, coïncidence, c’était exactement la même pour mon second accouchement).

Loïc et Severine

Voir le faire-part de naissance de son petit frère "Lilian"

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