L’ histoire de mon petit Rayane.

 

 

J’ai fait une fausse couche le 3 juillet dernier à 22 semaines d’aménorrhée.

  (21 semaines +3 jours selon l’hôpital).


Je suis actuellement en deuil , un deuil que je ne pourrai oublier à cause de tout le mal que j’ai subit pendant mon hospitalisation.

Je suis arrivée aux urgences après  métrorragie et contractions utérines .

J’ai été hospitalisée durant 5 jours. On m’a mise sous perfusion (perfusion qui ne coulait pas et malgré l'avoir dit a l'infirmière ça n'a rien changé) pour calmer les contractions mais cela n'a rien fait. Environ 7 heures après mon arrivée j’ai commencé à souffrir de douleurs atroces,10 minutes avant que ça commence l'infirmière est venue me donner 2 comprimés sans leur emballage et puis le travail a commencé.jai appelé l'infirmière en lui précisant mes douleurs, elle ma donné un calmant ,une dizaine de minutes plus tard je la rappelle à nouveau, elle me répond que je dois passer une échographie afin de voir ce qui se passe. On m’a fait descendre sans vérifier si mon col était ouvert ou non ,une fois en bas, il a fallut que j’attende que le médecin finisse avec sa patiente pour pouvoir à mon tour faire l'échographie mais l'attente était trop longue,  les contractions augmentaient de plus en plus et j’étais en plein travail. !

Une fois dans le cabinet du médecin celle ci n‘a pu me faire correctement l'échographie car je ne pouvais pas rester en place à cause des douleurs, elle  a donc vérifié le col de mon utérus et a appelé la maternité en leur disant de préparer le bloc opératoire d'urgence.

On a du me refaire monter dans la salle de travail à toute vitesse toujours en chaise roulante ;  Jai eu juste le temps de me mettre sur la table d'accouchement que mon fils était sorti, ils n’ont même pas eu le temps de se préparer pour m’aider à accoucher.

Apres cela le médecin a vérifié si tout était sorti avec le bébé.

On ma mise en observation pendant deux heures avant de me monter dans ma chambre.

 

J'ai aussi senti mon bébé sortir et rentrer à nouveau durant le trajet jusqu'à la salle d'accouchement ce qui lui a causé un petit hématome sur la tête et eux après tout ce qui s'est passé m’ont envoyée une psychologue pour me demander si je n'avais pas reçu de coups de mon mari au ventre en insistant bien sur le fait.


Juste après avoir accouché j’ai réclamé mon bébé et on m’a répondu que je ne pouvais pas le récupérer et que maintenant il appartenait à la science (ce qui a été un vrai choc pour moi ),ce n’est qu'une heure après avoir accouché qu'on ma apporté mon bébé.

Ensuite une fois dans ma chambre je n’ai plus reçu aucun soin, seulement des calmants pour la douleur.

Une des nuits mon mari ne pouvant pas rester près de moi car il n’avait pas eu l'autorisation de l'hôpital  est partit voir l’infirmière afin qu'elle veille sur moi la nuit, car je n'étais pas

bien ,celle ci lui a répondu qu’il ne devait pas s’inquiéter.

Lors du départ de mon mari , celle ci est venu me voir en me donnant deux somnifères et anti douleur sans revenir par après.

Pour sortir il a fallut que je réclame pour voir le médecin ainsi que pour passer une échographie, là on m’a répondu que je n'allais rien avoir, que le médecin signait juste l'autorisation de sortie sans venir me voir.

J’ai quand même réussi à avoir ce que j'avais demandé .

A ma sortie on ne m'a donné qu'une échographie et une ordonnance que j’ai aussi du réclamer, on m'a dit lorsque j'ai réclamé mon dossier, ainsi qu'un certificat, que tout restait à l’hôpital.

Apres ma sortie j’ai fait des recherches afin de savoir si je pouvais récupérer le corps de mon enfant.

J’ai obtenu les articles de loi, le décret de février 2008 concernant les foetus de moins de 22 semaines, j’ai appelé l'hôpital pour savoir où se trouvait mon bébé et au lieu de me diriger vers le lieu où il se trouvait on ma fait balader d'un endroit a un autre dans plusieurs hospitaux.je me suis rendue a l’hôpital pour réclamer le corps mais ceux ci ont refusé de me le remettre car pour eux la loi n'était pas encore applicable alors que la mairie, la préfecture m'ont dit le contraire. Apres que les pompes funèbres « ont mis la pression sur l'hôpital » leur rappelant leur obligation ils ont quand même fini par me remettre le corps. Cela 3 semaines après l'accouchement, j’ai enfin pu l'inscrire sur le livret de famille et faire la déclaration de décès.

J’ai appris aussi qu’ils avaient fait une autopsie sur mon fils sans avoir mon autorisation alors qu’ils avaient dit qu'ils n’allaient faire que des analyses et non une autopsie qui d'ailleurs n'a rien donné.

Aujourd’hui mon bébé est enterré et la douleur est toujours là . .Je ne peux cesser de penser à lui, à la beauté qu'il avait, penser à tout ce qui s’est passé depuis mon accouchement. Il n’y a pas un jour où je ne ferme pas les yeux sans revoir le moment de mon accouchement et repenser aussi au moment où j’ai faillit accoucher dans le couloir.

Je ne sais plus quoi faire ni comment réagir sachant que mon bébé était en pleine forme et sans aucune malformation.il est né vivant mais pas viable pour eux. A cause de leur autopsie et la durée que tous cela a pris je n'ai pas pu voir mon fils pour une dernière fois avant qu'il soit envoyé pour être enterré car il n'était pas dans un très bon etat.je n'ai même pas de photo de lui a sa naissance (étant donné que j'étais sous le choc je n'ai pas pu en prendre une et après c'était trop tard).

 Je suis à bout.

Là j'ai écrit une lettre de réclamation au directeur de l'hôpital, ça fait une semaine et je n'ai toujours pas de réponse.

 

 

Nadia, septembre 2008

 

email : le-fleuve60@hotmail.fr

 

  arrow04a.gif Retour liste des poèmes/lettres/récits/dessins

arrow02a.gif Retour page d'accueil