Pour
Saacha - Hommage au corps médical
Saacha aurait dû naître le 15 janvier 2004. Elle nous a quittés en décembre 2003.
Parce que chaque jour je pense à elle et parce qu’avec le temps, j’ai de plus en plus envie de parler d’elle, j’ai décidé de rédiger quelques lignes en son souvenir, à l’attention de celles et ceux qui partagent notre peine ou qui acceptent de nous écouter.
J’aurais pu, si ma plume avait été plus littéraire, lui dédier un poème.
J’aurais aussi pu vous confier mes états d’âme depuis son départ. Mais d’autres avant moi ont déjà très bien décrit ce que peuvent ressentir des parents lorsqu’ils perdent un enfant. Je pense ici aux messages rédigés par les parents de la petite Léa, à l’occasion de ses obsèques et un an après sa mort. Je me suis retrouvée entre leurs lignes.
Je voudrais plutôt, à travers ce témoignage, adresser toute ma reconnaissance au corps médical et aux personnes qui ont la lourde tâche de nous assister dans les moments difficiles
J’ai trouvé peu de choses sur ce sujet dans les différentes rubriques du site de l’association. Sûrement pensez-vous qu’ils ne font que leur métier ? A moins que toutes les mamans n’aient pas eu le même sentiment que moi lors de leur séjour à la maternité ?
En ce qui me concerne, je tiens à souligner que j’ai fait l’objet de beaucoup d’attention, plus encore, je crois, que les mamans dont le bébé se portait bien. Alors, sans vouloir affirmer que j’ai pu être privilégiée, ni vouloir faire de la publicité, je dédie ce message au personnel de la maternité qui m’a accueillie, qui a fait de moi une maman à part entière.
Un grand merci d’abord au Gynécoloque-Obstétricien qui a suivi ma grossesse (qui suivra les prochaines, je l’espère) et m’a accompagnée jusque dans les instants les plus pénibles. Je ne portais plus la vie, mais malgré tout, il m’a accordé plusieurs heures de son précieux temps. Nous avons beaucoup parlé. Il m’a longuement écoutée. A aucun moment je ne me suis sentie seule.
J’éprouve aussi une grande reconnaissance envers toutes ces femmes, qui se sont relayées pour, tout comme lui, m’aider à surmonter cette épreuve. Sage-femmes, infirmières, aide-soignantes et même puéricultrices m’ont apporté un vrai soutien et pour certaines, de réelles marques d’affection. Elles œuvrent quotidiennement pour la vie, mais elles savent aussi vous accompagner face à la mort.
Comme dans de nombreux autres cas, le décès de Saacha reste inexpliqué. J’ai bien compris que nous ne pouvions en vouloir à personne, pas même à nous-même. C’est pourquoi, je tenais à mettre en avant toutes ces personnes auxquelles je n’ai rien à reprocher, mais, au contraire, que j’admire énormément.
Grâce à eux, j’ai pu entamer très vite le travail de deuil qui s’imposait après l’accouchement.
Avec eux, nous avons agi, mon mari et moi, avec courage, dans les jours qui ont suivi mon hospitalisation : prise en charge de Saacha, photos, obsèques.
Sans eux, je n’aurais sûrement pas réussi à redresser la tête aussi rapidement.
Ce témoignage est donc un hommage à ce milieu professionnel dont les compétences et le dévouement doivent être appréciés à leur juste valeur.
Je m’autorise à penser que toutes les équipes médicales agissent de la même manière….
Je souhaite en tout cas que toutes les mamans confrontées à des difficultés soient aussi bien encadrées que je l’ai été.
Sans l’appui et la générosité des membres de la Clinique Sainte Claire (Amiens), où j’ai mis au monde mon petit ange, je n’aurais jamais eu la force de vous rejoindre, ni de vous livrer ces mots seulement trois mois après le décès de Saacha.
Béa, le 6 mars 2004
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