Tellement peu de temps pour te connaitre

 

 

Je m'appelle Hélène, j'ai 31 ans et je vous écris afin de vous raconter mon histoire.

 

Tout à commencé en août 2001 lorsque je me suis aperçue que j'étais enceinte. Entre le doute et la peur d'avoir un enfant, naquit une grande joie et un instinct maternel que je ne me connaissais pas. Au fil des mois, je sentais mon bébé bouger et je commençais peu à peu à me rendre compte que la vie de mon partenaire et moi allait changer du tout au tout.

 

C'était notre premier enfant et c'était un garçon.

 

Lors d'une visite chez mon gynécologue (6ème mois de grossesse),  mon poids avait considérablement augmenté d'un seul coup , j'avais pris 4 kgs en 1 mois mais ma tension était normale. Ma gynécologue ne vit rien d'anormal et je rentrais chez moi.

 

Quelques semaines plus tard, je commençais à sentir que j'avais des difficultés à mettre mes chaussures, mes doigts étaient gonflés ainsi que mon visage mais je me sentais bien quoiqu'un peu fatiguée.

 

Puis un jour, je me rendis compte que je ne sentais plus bouger mon fils durant une journée. J'ai commencé alors à m'inquiéter un peu mais je me disais qu'il dormait peut-être.

 

Le lendemain, je ne le sentais toujours pas alors je me rendis à l'hôpital afin de me rassurer sur l'état de ma grossesse. Puis ce fut le choc du verdict, je faisais une " toxémie gravidique " et j'étais proche de la " pré-éclampsie ".

 

Tout se mélangeait dans ma tête, qu'est-ce que cela voulait dire ? Qu'allait-on me faire ? Ma tension était proche de 20 et je ne savais plus quoi penser puis le mot tomba : " Césarienne ."  Je voulais le garder dans mon ventre encore un peu. Il était trop petit pour venir au monde, pas aujourd’hui, pas maintenant et pas comme ça.  Il n'y avait rien à faire... Il fallait le sortir car  ma vie et la sienne en dépendaient.

 

Ce lundi 25 février 2002 fut le jour le plus triste et en même temps le plus beau de ma vie. J'avais l'impression de vivre un cauchemar mais en même temps je savais que je mettais mon fils au monde.

 

Une fois délivré, je n'ai pu le voir seulement quelques instants car il fallait qu'il parte d'urgence dans un hôpital de stade 3 pour les grands prématurés. Mon enfant est né le lundi et je n'ai pu le voir seulement que le jeudi suivant. Ma mère a fait des pieds et des mains afin que l'hôpital mette à ma disposition une ambulance pour que je puisse le voir.

 

Le soir où je l'ai vu dans sa couveuse, mes larmes n'ont pas pu se contenir. Il était si petit, ses yeux me regardait, sa petite bouche faisait des petits mouvements de succions et je ne pouvais rien faire, pas même le prendre dans mes bras : c'était insupportable. Je me suis écroulée en pleurs.

 

Mon ami et ma mère étaient à mes côtés tout aussi impuissants que moi. Ils tentaient de me rassurer mais le médecin était clair : il était perdu car ses poumons étaient trop peu développés. Ils n'arrivaient pas à lui fournir l'oxygène dont il avait besoin et ce, malgré toutes leurs tentatives pour le maintenir en vie.

 

Mon fils est mort dans mes bras le 1er mars 2002. Depuis ce jour, mon ami et moi tentons l'impossible pour avoir un autre enfant. Depuis ce drame, j'ai fait deux fausses couches et apparemment cela n'a rien de médical,  c'est ce que me dit ma gynécologue. Pour elle, l'absorption d'aspirine, à faibles doses "aspegic 100", pourrait aider ma grossesse à se développer normalement et à limiter le risque de fausse couche. Je ne veux plus avoir à subir fausses couches sur fausses couches. Le moral, déjà en baisse, ne ferait que se s'aggraver, je veux me battre et donner toutes les  chances à une autre grossesse d'aller à son terme.

 

C'est pour cela que n'étant pas convaincue par son diagnostic, je suis allé voir un spécialiste qui m'a prescrit un tas d'examens à faire tels que :
· une hystérosalpingographie ;
· une échographie pelvienne ;
· un dosage hormonal.

 

Pour cela je devais attendre le premier jour de mon cycle afin de prendre rendez-vous pour faire ces examens mais je suis à deux jours de retard. Je pense être de nouveau enceinte et je ne sais pas quoi faire. Je prends quand même de l'aspegic 100 tous les matins mais j'aimerais savoir s'il n'y a pas d'autres possibilités pour faire en sorte que ce bébé tienne les neuf mois. Ce spécialiste est très difficile à joindre et j'aurais voulu lui demander, même enceinte, s'il est possible de faire un dosage hormonal afin de voir s'il n'y pas de possibilité de traitements plus forts, plus efficace pour maintenir ce bébé en vie.

 

 

Voir  la lettre anib13.gif "A Anthony,  notre petite lumière"

 

 

 

 

 

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