A l'enfant que je n'aurai jamais

 

 

 

Je t’aurais aimé
Dès le jour de la conception
Et même avant
Puisque nous te désirions
Tant

J’aurais aimé voir et entendre
Ton cœur battre à l’échographie
J’aurais imaginé ta personnalité
D’après tes délicats soubresauts
M’affirmant : « JE VIS, Maman ! »

J’aurais aimé sentir
Tes petits coups de pieds
Et dialoguer ainsi
Avec toi
Peau à peau

J’aurais aimé regarder mon ventre
S’arrondir tel une pleine lune
Grâce à toi – et me dire
C’en est fini de son silence
C’en est fini de la vacuité

J’aurais aimé que ton papa
Te parle son amour
Par le langage des mains
Te préparant à voir le jour
Sereinement

J’aurais voulu être chavirée
Par la puissance extraordinaire
Qui fait trembler ma terre
Au moment de ton arrivée
Parmi nous                                    

Sachant que cette fois-ci
C’est toi vivant, frémissant
Que j’étreindrais dans mes bras émus
Sous le regard tendre
De ton père émerveillé

J’aurais pris les nuits blanches
Les otites, les dents qui poussent
Les chahuts et les soucis
Les histoires de crèche ou d’école
Pour un morceau de VIE

A présent comme à Daya
Il me faut te dire
Adieu
Car la terre s’est refermée
Sur le rêve

Car la Lumière a replié ses voiles
Sur ton être dont jamais je ne connaîtrai
Et les rires et les larmes
La douceur de la peau
La suave odeur de bébé

Adieu mon tout-petit
Adieu car tu vois
Je t’aimais déj
à

 

 

 

Strasbourg, le 09.12.2008
Anne Chesnet

 

 

 

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